BDSM « sombre » Vs le Vanille « lumineux »
Il y aurait soit disant, un côté « sombre » BDSM contre un côté soit disant « lumineux »du Vanille.
Suite aux commentaires que j’ai lu par-ci par-là, vis-à-vis de la vision « sombre » de certains à propos du BDSM, et en interaction avec la lecture du livre « cinquante nuances de Grey du point de vue de Christian Grey », j’ai eu envie d’y mettre mon grain de sel.
Même si j’avoue que ce texte est une vraie torture à écrire pour mon cérébral, dû au fait que je ne considère pas le BDSM comme quelque chose de négatif.
Cette image négative du BDSM par ce mot « sombre » m’interpelle.
En quoi le BDSM révèlerait-il le coté sombre, pervers, de notre personnalité et pas la vie Vanille ??
En quoi le plaisir dans le sadisme, le masochisme, la Domination/soumission, le BDSM, le fétichisme seraient-ils dû à nos épreuves difficiles que nous avons vécues dans nos vies, notre enfance ou a un tas d’autres choses néfastes ??
Je trouve que cela reste réducteur de penser que tout ce qui nous pousse à réaliser nos plaisirs en BDSM serait réduit à des troubles psychologiques et pathologiques dus à différentes choses vécues présentes et passées.
Cela serait trop simple, le BDSM cérébral et sa pratique est plus complexe à mon sens.
Le jugement de ce qu’on ne peut comprendre et expliquer :
Les commentaires des personnes hors contexte BDSM, et même BDSM d’ailleurs sur certaines pratiques et/ ou fonctionnements qui leurs paraissent extrêmes leurs font penser que nous sommes atteints de carences en tout genre.
Pourtant je comprends aussi que les non initiés à la pratique du BDSM puissent avoir de tel propos et un tel jugement, car ça les interpelle.
Ce que les gens ne peuvent comprendre les met dans une situation d’inconfort.
Ce qui engendre une peur et un jugement de valeur hâtif dans la moitié des cas.
Ceci dit en passant mes chers amis lecteurs l’inconfort, la peur, le jugement n’a pas l’exclusivité du BDSM, si ???
Le BDSM apparenté à la violence conjugale :
Le fait qu’on apparente le BDSM avec de la violence conjugale, physique et psychique par exemple me révolte.
La violence conjugale si elle doit être là, elle ne fait pas la différence entre BDSM ou Vanille, si ???
L’amalgame de la violence avec des pratiques BDSM, comme prendre plaisir à punir une personne parce qu’elle a enfreint des règles dans un contexte consenti et consentant des deux parties, c’est tellement plus facile à dénoncer.
Prendre plaisir à maîtriser la douleur ou à la recevoir sans excès avec parcimonie n’est pas obligatoirement dû à deux fils qui se touchent incorrectement dans notre cerveau.
De même que d’établir une relation dominant/dominé avec des règles distinctes suivant des critères que le couple ont validés ensemble auparavant ne nous engage pas forcement à faire une thérapie de 10 ans chez un psychiatre.
La violence « comme disent certains » est consentie, consentante ; maîtrisée, validée ensemble, avec parcimonie.
Vous pensez vraiment qu’une personne Vanille ou BDSM violente va prendre le temps de vérifier que tous ses mots sont bien appliqués avant de vous humilier et de vous coller un parpaing dans la tête ???
La construction des personnes pratiquantes de BDSM :
De façon générale et dans une logique constructive, les personnes faisant partie de la communauté BDSM, quels que soient leurs statuts prennent le temps de bien se connaître et de savoir quelle direction ils souhaitent donner à leurs BDSM.
Ils apprennent à connaître, identifier et expliquer leurs désirs, leurs plaisirs, leurs valeurs, leurs besoins, leurs fantasmes tout au long de leur cheminement BDSM avec discernement.
Si ça ce n’est pas faire preuve d’intelligence alors là je ne sais pas ce que c’est?
Le BDSM n’est pas négatif :
Attention !! Je ne dis pas qu’il n’y a pas des épreuves dures dans le BDSM qui ne nous induisent pas dans la négation, elles font parties intégrantes de la vie en général de toute façon.
Les malheurs, les catastrophes, la douleur, les déboires, les heurts, la peine, la souffrance, la tribulation, la traversée du désert, la dépression, les séparations, la maladie restent universels qu’on ait des tendances Vanille ou BDSM.
Le BDSM positif pour des adeptes tarés:
Si mettre des mots sur ses fantasmes, ses désirs, ses plaisirs, ses pulsions sans mettre aucune barrière ou jugement, c’est être complètement taré, alors nous sommes tous tarés !!
Si c’est se permettre de réaliser avec discernement et sécurité des pratiques communes avec un partenaire consentant, alors oui nous sommes tarés !!
Si c’est avoir une relation de confiance avec des règles de vie pour prendre soin de l’autre et entretenir la flamme de cette façon là, alors oui nous sommes tarés !!
Si c’est pour prendre du plaisir en lâchant prise, en se laissant aller, en étant libre de faire ou dire ce qu’on veut alors oui nous sommes tarés !!
Le BDSM doit rester quelque chose de positif, d’objectif, de constructif, un plaisir à vivre dans son état d’esprit vers un cheminement libérateur pour soi-même, ceux qui nous côtoient et les gens qui le pratiquent.
De toute manière, si vous ne ressentez pas du positif, du plaisir lorsque vous vous engagez dans une voie qu’elle soit BDSM ou Vanille, alors c’est surement que vous vous êtes trompé de chemin.
Les psychotiques dans le BDSM :
Bien entendu, il existe des personnes mauvaises, destructrices, manipulatrices, perverses ou profiteuses.
Parce qu’évidemment des personnes psychotiques complètement ravagés du citron, il n’y a pas que dans le BDSM qu’on peut les retrouver, elles sont aussi sur Meetic !!
Oui le père noël il n’existe pas …
Le BDSM démocratique :
Si le BDSM se démocratise, il reste simple et classique.
Il est évident que tout le monde ne peut pas devenir shibariste, adepte de l’asphyxie, de l’urologie, des aiguilles etc…
Tout le monde ne peut comprendre l’essence même du fonctionnement BDSM dans ses pratiques, ça arrive même à ceux qui en sont adeptes.
Si je vous assure, il y a même des BDSMeurs qui ne se comprennent pas entre eux et ne se comprendront jamais.
Ceci étant je ne pense pas que ce refus ou ce rejet soit du simplement a un fonctionnement BDSM ni Vanille mais plutôt a la différence de personnalité propre.
Se justifier d’être ce qu’on est avec nos vices sadiques auprès d’un public non initié :
Je ne sais pas vraiment si une personne BDSM équilibrée doit se justifier d’aimer prendre son rôle à cœur ou d’éprouver du plaisir dans son BDSM.
Doit-on toujours tout analyser de nos pulsions BDSM ??
Et que doit-on penser des pulsions hors contexte BDSM ?
Çà reviendrait à dire que dans la vie vanille, on peut analyser et comparer certaine pratique lambda qui s’apparente à du BDSM soft.
Comme l’envie de certaines femmes à se faire claquer le fessier gentiment par exemple lors d’un rapport sexuel.
Combien d’homme le font sans que pour autant cela lui donne l’impression d’être violent ou manipulateur avec sa partenaire.
Sorti de son contexte purement BDSM je suis sure que cela trouve écho en vous, et que cela ne vous choque pas le moins du monde.
Etre l’image « sombre » d’une personne Soumise ou Dominante dans le BDSM :
Force est de constater que ce n’est pas toujours facile d’être BDSM.
On reste toujours dans une caricature de personnages égoïste, pervers et manipulateurs, sans aucune estime de nous même, pour arriver à nos fins.
Mais quelle fin finalement ??
L’analyse du fonctionnement d’une personne BDSM à prendre du plaisir dans une forme de pouvoir et d’emprise sur son partenaire ou en s’y soumettant.
A aimer a mettre/ ou avoir en place toutes sortes de règles, de pratiques, et de moyens pour y arriver :
Comme la manipulation saine physique et cérébrale.
Ou Confronter la personne soumise pour ressentir et vivre pleinement ses émotions afin de pouvoir ouvrir les portes pour repousser ses limites, reste toujours des pratiques incomprises.
Il faut savoir que les personnes BDSM ne sont pas toujours des personnes égoïstes, elles pensent bien souvent plus à l’intérêt de leurs partenaires soumis ou dominant qu’à eux-mêmes, même si elles ne le disent pas.
La personne Soumise par exemple est l’axe principal de la domination physique et cérébrale du Dominant.
Ce qui confère a la personne soumise bien plus de pouvoir qu’au Dominant, n’ayons pas peur des mots.Il n’est pas qu’une lopette disant amen a tout.
De toute façon les soumis et soumises savent pertinemment que sans eux, les dominants ne sont maitres de rien du tout.
Ce statut de BDSM ne nous procure pas plus de droit sur une personne ou une autre.
Etre BDSM ne nous à jamais donné l’autorisation de considérer que le viol ou la violence ou tout autre acte puni par la loi devrait être légal et accepté par une personne voulant ou désirant se soumettre.
Les Dominants ne sont pas systématiquement maniaco dépressif du pouvoir absolu, même s’il faut avouer que la maîtrise de la maîtrise les excitent généralement.
Heureusement pour les soumis/es, car si nous l’étions vous ne pourriez rien dire qu’il soit acceptable de considérer.
Les BDSMeurs restent les guides, les protecteurs, les gardiens de leurs propres BDSM, quelles que soient les circonstances, les lieux dans lesquelles ils se trouvent et qu’ils en ont pleinement conscience. D’ailleurs vaut mieux car sinon effectivement cela s’appelle de l’inconscience.
Pour les gens BDSM la sécurité et le bien-être de son partenaire Soumis/e ou Dominant/e a une grande valeur.
Trouver le juste milieu, entretenir la confiance, s’écouter, être conciliant, laisser le libre arbitre et le choix en communiquant souvent sont des bases solides pour construire une relation.
Nous sommes attentionné gentil, doux, rêveur et un brin fleur bleue de temps en temps à défaut d’être machiste ou féministe. Nous aussi on aime les cuicuis, les arcs-en ciel et gambader dans les champs en sautillant comme des andouilles …
Nous avons aussi des doutes, des peurs, des interrogations qui nous empêchent de dormir le soir, du coup on utilise de temps en temps le valium des Vanilles dépressifs planqué dans la table de nuit.
Nous devons souvent nous remettre en question pour élargir nos champs de vision.
Conclusion Vanille et BDSM :
Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.
Et si pour certaines personnes c’était le BDSM qui les rendait plus fortes !!!
Et pour d’autres de rester dans une vision obtus !!!
Je trouve juste dommage et fatiguant de devoir se justifier ainsi d’apprécier le hors norme plutôt que le classique.
J’avoue être parfois blessée, vexée ou touchée par certains propos de personnes à l’égard du BDSM, même si je suis bien consciente qu’il faut une ouverture d’esprit non stérile, non rigide pour l’accepter.
Hélas c’est une réalité et un fait que personne ne pourra changer.
Même si je m’exprime de temps à autre sur le sujet de façon pertinente, je sais depuis bien longtemps que je me bats contre des moulins à vent.
Personnellement je ne fais plus vraiment de différence entre mon Vanille et mon BDSM, car ils ont fusionné pour ne faire qu’un.
Je ne me sens pas un extra terrestre complètement névrosé et torturé par quelque chose qui ne me correspond pas.
D’ailleurs si tel était le cas, je serais partie vers d’autres cieux plus propices à ce que je voudrais être.
Etre logique avec ses valeurs, ses convictions, n’est pas une propriété BDSM.
On oublie trop souvent que derrière un BDSMeur se trouve une personne à part entière qui réfléchit avec son cerveau.
Les phénomènes de foires peuplant le BDSM ne sont pas estampillés BDSM, la planète entière en est remplie.
Melle Sweet partisante de la fronde BDSM.
Lexique du BDSMeurs « sombres » aux Vanilles « Lumineux » :
Confiance, constructif , objectif, libérateur, état d’esprit , l’essence , personnalité propre , aimer , fort , hors norme , discernement , désirs , lâcher prise , valeurs , besoins, cheminement , logique , couple , maitriser , recevoir , parcimonie , engagement , consenti , consentant , critère, complexe , plaisirs, fonctionnements, validé, prendre son temps, intelligence, fantasmes, direction , être libre etc …
En espérant que vous ayez un quart de ses mots qui fassent partie de votre vie lumineuse de Vanille …